Bloublou !

L'apprentissage de l'existence

vendredi 21 août 2009

Mes mains sont meurtries par les sacs que je porte. Ils contiennent les quelques livres qui me serviront à prétendre apprendre des choses l'année prochaine. Je n'ai pas l'impression que ma place soit au lycée. C'est tellement dérisoire, je devrais être en fac de lettre ou d'histoire. Pourtant je suis certaine d'aimer cette année. Mais elle sera fausse.
Je me sens comme une vieille loque. Je traine des pieds, regarde dans le vide en ne pensant à rien. Ou si, je pense, mais ça ne doit même pas se percevoir. Je suis éteinte. Je suis amoureuse et je ne devrais pas être ici. Ici je ne peux pas me permettre de faire l'enfant, je dois être adulte, je dois être responsable. Je dois me coucher et me lever à des heures normales pour que ma mère soit contente. Et puis, il est mal vu d'aimer. Aimer amène aussi a déprécier certaines choses, le reste, en grande partie, qui par comparaison est devenu moche quand on l'acceptait. Une question de "quantité d'amour à offrir" peut-être. Quoiqu'il en soit non il ne faut pas aimer. Il faut tout tolérer et tout accepter mais ne rien aimer.
Je ne peux pas non plus me permettre de me laisser aller à des excès niaivrotiques. Ca ne va pas, ça fait tache. Ca ne serait pas compris.
Alors je m'éteins, et affiche un voile dynamique. Je fais beaucoup de chose, je bouge beaucoup, je m'occupe, je fais la machine électrique. On pourrait me demander de nettoyer les toilettes des restaurants les plus crasseux je le ferai peut-être pour m'occuper, pour être et rester dynamique.
Je suis fatiguée. Nerveusement et moralement fatiguée. Je suis restée Ailleurs et je ne peux être moi. C'est frustrant.

Je devrais remplacer le dynamisme par de l'enrichissement.

Je vais lire.

1 commentaire:

  1. En quoi cette année sera-t-elle plus fausse qu'une année de fac de lettres ou d'histoire? Le masque de ton environnement ne s'ôtera pas d'un coup de baccalauréat, et tu le sais très bien.

    Ne pas aimer, ne pas être niaise, tout tolérer, etc : quel environnement critiques-tu, ta famille (ce que je crois) ou le scolaire? Toujours est-il que l'on n'est pas un être avec un caractère, mais tout d'abord un être avec un vécu. Lequel conditionne ton caractère. En l'occurrence, la pression extérieure réelle ou ressentie risque de te faire passer du côté de ceux qui, leur vie durant (ou leur première partie de vie durant), se mettent leur propre pression jusqu'à en devenir anxieux et déprimés, et nostalgiques : trop vite adultes, se mettent à regretter quelques activités d'enfants (j'ai l'impression de dire un truisme, une fois encore). Considères-tu que chaque épreuve est une opportunité de s'élever?

    Je plussoie la décision de remplacer un faux dynamisme par un enrichissement personnel.

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