Bloublou !

L'apprentissage de l'existence

dimanche 18 octobre 2009

" Et elle racontait quoi Mathilde? Elle va chez son père des fois? Elle allait où? Elle faisait quoi?
- Je ne sais pas.
- Tu ne sais rien. Tu ne t'intéresses pas à tes amis. Ne t'étonnes pas. "

Je ne m'intéresse pas à la vie de mes amis, parce que selon moi, tant qu'ils ne sont pas indépendant, tandis qu'ils ne dépendent pas d'eux-même, cela n'a aucune signification. A quoi bon savoir si elle va chez son père puisque, si elle va chez son père, c'est uniquement par esprit de respect, cette gratitude que les enfants doivent à leur parents. Ce n'est pas parce qu'elle en a envie ou parce que ça l'intéresse, ça ne dépend pas d'elle. Ce n'est pas Elle. Ca n'est pas significatif de ce qui fait son être.
Alors oui, je ne m'y intéresse pas.

Ce qu'elle racontait, j'ose croire et prétendre ce que ce sont des choses qui ne sont pas universelles. Elle ne racontait pas qu'il y avait du monde sur la route ou qu'il faisait froid. Elle racontait ce qu'elle pensait du film que je venais d'aller voir, elle racontait ce qu'elle pensait de l'amour, et du destin. mais ce genre de chose ça ne se reraconte pas, encore moins lorsque la question est "qu'est ce qu'elle raconte".

C'est incroyable, cette vision est finalement très individualiste. Les gens se voient, ils racontent des choses, comme si ils racontaient l'histoire de leur journée précédente. Mais où est le partage ici? On expose, on s'expose, et puis on se sépare.

Hé bien moi je ne peux pas exposer la vie de Mathilde.

jeudi 15 octobre 2009

Co-sentiment

Toutes les langues issues du latin forment le mot compassion avec le préfixe "com-" et la racine "passion" qui, originellement, signifie "souffrance". Dans d'autres langues, par exemple en tchèque, en polonais, en allemand, en suédois, ce mot se traduit par un substantif formé avec un préfixe équivalent suivi du mot "sentiment" (en tchèque : sou-cit ; en polonais : swpol czucie ; en allemand : Mit-gefühl ; en suédois : med-känsla).
Dans des langues dérivées du latin le mot compassion signifie que l'on ne peut regarder d'un coeur froid la souffrance d'autrui ; autrement dit : on a de la sympathie pour celui qui souffre. Un autre mot, qui a à peu près le même sens, pitié (en anglais pity, en italien pietà, etc.) suggère même une sorte d'indulgence envers l'être souffrant. Avoir de la pitié pour une femme, c'est être mieux loti qu'elle, c'est s'incliner, s'abaisser jusqu'à elle.
C'est pourquoi le mot compassion inspire généralement la méfiance ; il désigne un sentiment considéré comme de second ordre qui n'a pas grand-chose à voir avec l'amour. Aimer quelqu'un par compassion, ce n'est pas l'aimer vraiment.
Dans les langues qui forment le mot compassion non pas avec la racine "passio - souffrance" mais avec le substantif "sentiment", le mot est employé à peu près dans le même sens, mais on peut difficilement dire qu'il désigne un sentiment mauvais ou médiocre. La force secrète de son étymologie baigne le mot d'une autre lumière et lui donne un sens plus large : avoir de la compassion (co-sentiment), c'est pouvoir vivre avec l'autre son malheur mais aussi sentir avec lui n'importe quel autre sentiment : la joie, l'angoisse, le bonheur, la douleur. Cette compassion là (au sens de soucit, wspolczucie, Mitgefühl, medkänsla) désigne donc la plus haute capacité d'imagination affective, l'art de la télépathie des émotions. Dans la hiérarchie des sentiments, c'est le sentiment suprême.

L'insoutenable légèreté de l'être - Kundera

mardi 29 septembre 2009

Je suis tout de même tout à fait égocentrique.

Mon affection est binaire. Soit je méprise soit j'admire. Mais tout cela se rapporte toujours a "moi". Je compare tout à moi. Quand je méprise, il s'agit sûrement de me comparer à ce que je méprise et d'en tirer la conclusion que "moi je ne suis pas comme cela". Je peut toujours masquer ça en disant que "bon peu importe que je sois identique ou non ce qui importe c'est que j'essaie de ne pas l'être. Que je ne reste pas dans un état méprisable sans m'en rendre compte et que j'essaie de sortir de cet état pour m'élever, ce que "plus personne" ne cherche a faire".
Mais ça aussi c'est du narcissisme.
Et ensuite lorsque j'admire hé bien je suis prise dans des complexes d'infériorité. "Pourquoi je ne suis pas au moins "aussi bien"?"
Finalement tout mon monde tourne autour de moi. Pourtant ce n'est pas mon monde, justement. C'est le leur.

dimanche 20 septembre 2009

C'est déchirant épuisant. La sérénité s'en va d'un coup.

La musique classique ne peut pas s'écouter en concert. Elle n'est pas prévue pour. Elle est prévue pour accompagner des soirées aristocratiques, pour accompagner des bals et des ballets, pour faire danser ces gens, pour servir de fond dans les films, ce genre de chose... Pas pour s'écouter en concert, encore moins si c'est un patchwork de plein de chose décousues. Un peu de Bach mélangé a du Liszt et d'autres compositeurs sortis de n'importe où.
Que la musique soit aggréable ou non on finit toujours par se demander quand le concert va finir, combien de morceau il reste... On ne veut pas quitter la musique mais on ne peut pas prétendre se concentrer uniquement sur elle. Ce n'est pas assez prennant, et quand bien même elle pourrait l'être ce ne serait qu'éphémère. La musique plus contemporaine à au moins l'utilité d'occuper la foule en la faisant "participer" (crier ou danser c'est bien participer). Elle n'est là que pour poser l'ambiance de quelque chose qui ne s'écoute que d'une oreille.


De plus la musique classique se veut élitiste. Seulement il y a un os : pour faire cet élitisme, et différencier les musiciens de talents avec ceux qui sont "des simplets" on fait appel à la technique. Bref le musicien talentueux sera celui qui arrive a faire du n'importe quoi techniquement admirable.
C'est dommage tout de même. N'y voyez là la frustration de celle qui est mauvaise en technique et qui ne peut donc pas être talentueuse. (Je me justifie par avance c'est désolant.) C'est simplement une ambiance détestable. De la pédanterie. C'est comme ceux qui vont aller juger la qualité d'un écrit sur la complexité grammaticale - sans oublier un sans faute niveau orthographe.
On se flatte de comprendre une langue qui se veut élitiste (la langue musicale). On se flatte de comprendre les intentions de l'auteur, de comprendre les subtilités de l'oeuvre mais on ne l'écoute pas. Puisqu'elle est basée sur la technique on s'occupe de la technique...

Zut u_u.

samedi 12 septembre 2009

lundi 7 septembre 2009

Σοφία

Je rentre en terminale, et je découvre les joies de la philosophie. Non non ce n'est pas ironique. C'est vrai, on aurait pu voir cette phrase sur 150 blog de lycéens fraichement passé en terminale, se considérant comme adulte et mature, mais n'aimant pas apprendre. C'est trop prise de tête la philo quoi.

Est-ce parce que mon professeur est intéressant que la philosophie m'intéresse? Je ne pense pas. Je trouve cependant que c'est un élément primordial dans l'éducation d'un jeune et qu'il est peut-être dommage qu'il n'arrive que maintenant. Mais ceci dit, si les réactions tournent si souvent autour de "c'est nul, chiant, soporifique", il est compréhensible que, dans une société et une éducation égalitaire, on préfère laisser tomber la philosophie pour contenter les élèves les plus médiocres, ceux qui ne souhaitent rien apprendre.

C'est drôle, d'ailleurs, ces histoires d'égalité scolaire, d'égalité d'intelligence et des chances.
Socrate (il me semble) préconisait une société basée sur une oligarchie intellectuelle. Certains hommes, les esclaves, effectuaient les tâches nécessaires, les travaux. Les autres n'étaient occupés que par les loisirs. Ils étaient donc constamment libres d'apprendre, de réfléchir, en se détachant entièrement de ce qui s'apparente à des besognes nécessaires à sa survie.

Pourquoi avons-nous abandonné ce système (déjà présenté donc à l'époque de la Grèce antique) au profit d'une égalité démagogique?

dimanche 23 août 2009

Eloge de la tolérance...

"C'est froid c'est froid c'est froid c'est froid" répète mon frère.
"C'est scientifiquement prouvé que lorsque l'on rescent une douleur, l'exprimer réduit la sensation", ajoute-t-il.
"Oui enfin on peut scientifiquement prouver tout ce qu'on veut, c'est pas pour autant qu'il faut le gober et s'en servir comme mode de vie hein..."
- Bah non , on peut pas prouver que t'es intelligente par exemple.
J'applaudis la prestation et rajoute un "bravo" sarcastique.
" Et je peux pas non plus scientifiquement prouver que t'es prévisible mais j'aurais pu la deviner cette réaction par exemple".
Il s'en va, fier de son orgueil masculin. Il m'a prouvé que j'étais idiote et prévisible, faible et stupide. Il va pousser des cris érotiques dans sa chambre (il fait de la musculation, a cet instant, il s'amuse avec des altères. Il se sent viril).

"Non mais franchement c'est quoi ces gamineries, des concours de vannes? c'est débile, puéril.
- T'es franchement intolérante toi! me rétorque ma mère."

Là, je suis abbasourdie. Comment une ancienne professeur de français, qui est sensée admirer des auteurs tels que Sartre, Camus, Hugo, Montaigne, et tout le blabla peut me reprocher de ne pas tolérer la stupidité? Comment peut-elle inciter son fils à devenir encore plus stupide? En me montrant que j'ai tort, que je suis méchante et intolérante, que c'est inadmissible de ne pas être en admiration devant celui qui va entrer à science-po pour y faire d'autre échanges toujours plus appréciable... elle l'encourage à continuer dans sa médiocrité.
Comment font ces gens qui lisent des choses, s'enrichissent, et pourtant, n'en tiennent pas compte, et se disent que "c'est la vie, c'est ainsi, tant pis si nous sommes médiocres et méprisables"? A quoi celà peut-il bien leur servir?

La tolérance serait-elle devenue une vertue si importante qu'il faille même tolérer la stupidité?